Le Qatar a décidé de quitter l’OPEP, une décision moins destinée à affaiblir l’Organisation qu’à provoquer un effondrement du Conseil de coopération du golfe Persique, selon Raï al-Youm.
Le Qatar a décidé de se retirer de l’OPEP à l'horizon de janvier 2019, a déclaré le ministre qatari de l’Énergie Saad Al-Kaabi. La nouvelle a surpris et a été largement médiatisée à titre d'une tentative destinée à saper l'Opep. Est-ce le cas? Le journal panarabe Rai al-Youm revient sur le sujet, rappelant que la décision a eu lieu deux jours avant que l'Organisation des pays exportateurs ne tienne sa réunion à Vienne.
Le ministre qatari a déclaré que la décision n'était pas politique, mais qu’elle a été prise pour permettre au Qatar de se concentrer sur la production de gaz liquéfié. Selon l’analyste de Rai al-Youm, " la décision qatarie ne peut toutefois ne pas être politique. Si elle ne pèse pas trop lourd sur la production pétrolière de l'OPEP dans la mesure où le Qatar est plutôt un État gazier que pétrolier et qu'il ne produit que 600 000 barils par jour, le retrait qatari a un message à adresser à Riyad et peut-être pas au sein de l'OPEP, mais au sein d'autres instances où Doha et Riyad siègent"
« Le retrait du Qatar de l’OPEP n’est, de toute façon, pas un premier ; l’Indonésie avait quitté l’organisation en 2008, mais elle l’a, à nouveau, rejoint plus tard. En ce qui concerne le Qatar, nous ne savons pas si le retrait serait temporaire ou définitif », dit l’analyste précisant que des sources liées aux pays du golfe Persique ont déclaré à ce journal qu’il était aussi éventuel que le Qatar aille prendre des mesures plus importantes dans les prochains jours :" En effet, le Qatar pourrait se retirer, également, du Conseil de coopération du golfe Persique qui tiendra son prochain sommet dimanche à Riyad".
Et l’analyste de Rai al-Youm de conclure : « Le retrait du Qatar de l’OPEP n’entraînera évidemment pas son effondrement puisque Doha y maintient un rôle bien limité, mais la situation pourrait être bien différente si elle décidait de se retirer du Conseil de coopération du golfe Persique qui souffre, actuellement, de graves divisions internes. »